Un peu d’histoire…

A 6 km du massif des Vosges, entourée de champs, de prairies et de forêts, la ville de Guémar est située dans la plaine sur l’ancienne grande route reliant Strasbourg à Bâle.

L’histoire mouvementée de la localité a été conditionnée par sa situation sur cette importante voie de passage : deux relais de poste dont les bâtiments restent aujourd’hui encore visibles route de Sélestat, y ponctuaient cet axe stratégique de communications.

 

Le nom de Guémar apparaît très tôt dans l’histoire de notre région. Ghermari, en 768, était formé de deux parties : la plus ancienne, au Sud, Ober-Guémar, s’était développée autour de l’église St Denis et appartenait au couvent de Lièpvre ; la plus importante, au Nord, Nieder-Guémar, comprenait la Molkenbourg et l’église St Léger ; elle s’entoura de remparts à partir de 1359, constituant ainsi le noyau du village actuel .

Le château :

Le château appelé Molkenbourg fut construit en bois en 1287 par Rodolphe de Habsbourg pour tenir en respect Anselme de Ribeaupierre. Détruit par Cunon de Bergheim en 1293, relevé la même année et fortifié, assiégé à maintes reprises par les évêques de Bâle, de Strasbourg ainsi que par les habitants de Colmar et de Sélestat, il finit par servir essentiellement de résidence d’été aux seigneurs de Ribeauvillé. Ruiné au cours de la guerre de Trente ans, il fut démoli en 1783.

Le tableau représentant la ferme castrale attenante à l'ancien château (Molkenbourg), a été peint en 1930 par Albert KLOETZLEN, citoyen de Guémar, décédé accidentellement en 1970.


 Eglises et chapelle :

Un premier sanctuaire semble avoir été construit par l’abbaye de Murbach à la fin du VIIIe siècle et on mentionne la présence d’une église et de son cimetière fortifié en 1278 et 1302. L’actuelle église St Léger fut construite en 1741 dans un style baroque et la base de son  clocher est le seul témoignage des édifices antérieurs. Dans la chapelle latérale nord est conservée une statue de St Maximin datant du 15ème siècle ; on y admire encore une élégante et aérienne chaire baroque, sans oublier, sur la tribune, l’extraordinaire orgue Callinet, installé en 1842 et rénové en 2013 ; notre ville s’enorgueillit à juste titre d’un instrument que se plaisent à faire sonner les plus éminents organistes.


 Eglise Saint Léger


Quant à la modeste chapelle Saint Maximin, sise sur l’ancien chemin de Bergheim, elle fut construite par les habitants de Guémar en 1824 sur le site d’un sanctuaire gothique rasé sous la révolution française en 1793.


Chapelle restaurée


La Porte Haute et les remparts :

La Porte Haute date de 1400 et défendait l’entrée du village ; munie d’un mâchicoulis, surmontée d’un clocheton original, elle a été restaurée en 2009. Elle s’intégrait au mur d’enceinte garni lui-même de onze tours.

 

Quatre d’entre-elles, plus ou moins bien conservées ou restaurées, subsistent de nos jours. Celle connue durant quelques dizaines d’années sous le nom de   «Tour Rousseau » a été acquise récemment par la commune et magnifiquement mise en valeur ; elle est située sur le flanc sud-est des anciennes fortifications au confluent du Muehlbach et de la Fecht, siège de l’ancien port de Guémar ou Ladhof.

Ancien port du Ladhof

Au cours de l’hiver 1944-1945, Guémar fut malheureusement le théâtre des durs combats de la « poche de Colmar ». Durant six semaines des bombardements prolongés  et des incendies ont causé des dégâts considérables, portant une atteinte irrémédiable à nombre de bâtiments historiques, bien conservés jusqu’alors.

Il nous reste néanmoins le plaisir de pouvoir admirer quelques demeures que la commune et des particuliers s’attachent à  mettre en valeur. On citera plus particulièrement la « Résidence de chasse des Seigneurs de Ribeaupierre »,  belle maison de style renaissance, restaurée une première fois en 1967 par un organisme bancaire et remise en valeur en 2013 par la commune qui en a fait le siège de la Maison des Associations.

 Résidence de chasse des Seigneurs de Ribeaupierre

 

Le sentier d’interprétation du patrimoine : Guémar à travers les âges

Plongez dans l'atmosphère médiévale et l'histoire d'un temps révolu pour y découvrir les particularités de ce village riedien à l'identité forte. Suivez la silhouette du canard pour parcourir le sentier de 2,5 km. Boucle d'1h30 plus l'aller-retour jusqu'à l'étang de la Canardière (+ 1 heure).


La Canardière (sur la route d'Illhaeusern, à la sortie de Guémar, prendre à droite avant les commerces)

Lieu de promenade situé au milieu des prés entre Guémar et Illhaeusern, la Canardière ou « Entenkoog » s’étend sur un site d’environ 4 ha, avec en son centre un étang d’une surface d’1 ha, alimenté par une eau claire et propice à la pêche.

Au XVIIIe  siècle, les seigneurs de Ribeaupierre y font capturer des canards sauvages durant la période des grandes migrations de l’hiver. Jusqu’au début du XXème siècle, on y prenait jusqu’à 8 000 canards par an, seule viande autorisée durant le Carême.

 


Site de la Canardière


 

Anciens séchoirs à tabac (sur la route d'Illhaeusern, à la sortie après les commerces)

En 1944-1945, les destructions occasionnées par les bombardements font disparaître la plupart des séchoirs à tabac. En 1950, l'Etat fait reconstruire une série de cinq séchoirs (dont trois subsistent). Construits en bois, avec des volets mobiles sur les façades, latérales permettant de régler la ventilation des feuilles de tabac suspendues à l'intérieur sur des fils, ils servent aujourd'hui de hangar à matériel agricole.

Ancien séchoir à tabac



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